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vendredi

Les boites Natzweiler




le devant


coté desus


coté d'arrière

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NATZWEILER
I
Et là, à travers les barbeles, voir
un très charmant paysage, aussi paisible
qu’alors.
Il ne leur manquerait rien, on allait
les coucher dans cette herbe fraîche, les
mener à cette rivière du repos.
là-bas au loin. On allait -

II
J’explore du regard les fenêtres des baraques,
les tours de guet, la chambre à gaz.
Seul le paysage paisible au loin
se reflète noir les vitres,
et personne derrière
III
L’absence des morts est si intense,
oui je suis là,
mais eux aussi,
comme si le paysage entourait mes épaules
de leurs bras invisibles.
Ils disent: Rien ne nous manque,
nous avons oublié ce monde,
mais ce ne sont pas des bras,
c’est un paysage.
IV
Les photos jaunies dans les vitrines,
leurs visages rongés par leurs crânes,
leurs yeux noirs,
que voient-ils, que voient-ils?
Je les regarde, mais pourquoi.
Leurs visages appartiennent au monde
déjà, au monde
qui se tait.
V
Le voici donc l’abandon,
voici loin dans les montagnes
ce lieu des adieux.
On vient de repeindre le Lager, en ce doux
vert-de-gris, cette tendre couleur
de la guerre.
C’est comme neuf, comme si rien
ne s’était passé, comme si
c’était encore à commencer.

Les boites de Natzweiler sont 5 boites de 16x16x4 cm.
Les boites ont deux cotés: un coté avec un objet mort et l’autre cote avec une peinture et une strophe du poème.

Les poèmes sur les boites sont écrits par Rutger Kopland, écrivain Néerlandais.
C'est par hasard que j'ai trouvé, pendant que j'étais entrain de faire l'installation Mon père et moi, dans ma propre bibliothèque, le livre de Rutger kopland. Non seulement étaient les poèmes traduits en Français, en plus il y a le poème sur le camp de concentration Natzweiler, dont je ne savais même pas que ça a existé.

KOPLAND, Rutger
Pseudonyme de Rutger Hendrik Van den Hoofdakker. Professeur et psychiatre à Groningue. Collaborateur de nombreuses revues (Tirade, De Revisor, Raster), après Onder het vee [Parmi le bétail], 1966), il a publié de nombreux recueils de poésies. Sous son vrai nom il a fait paraître plusieurs volumes d’essais à caractère scientifique. « Poète lyrique de la relativité, utopiste du moment présent, Kopland essaie de faire perdurer les choses et les expériences humaines dont il connaît le caractère éphémère. Ses premiers recueils parlent du regret des moments passés et respirent une mélancolie romantique sans céder pour autant à la sentimentalité. Ses poèmes actuels sont plus contemplatifs. Toute l’œuvre de Kopland chante la douleur inhérente à la condition humaine, la solitude et l’aliénation auxquelles le poète veut échapper à travers la force et l’immatérialité de sa poésie. » (Paul Gellings).
Natzweiler
En 1941, les SS installent en Alsace, alors annexée au Reich allemand, sur une montagne du massif vosgien, à une cinquantaine de kilomètres de Strasbourg l'un des camps les plus meurtriers du système concentrationnaire nazi : Natzweiler-Struthof. 52 000 déportés y seront incarcérés, 20 000 n'en sont jamais revenus.

Morne alignement de baraques de bois plantées en terrasses sur une longue pente flanquée de miradors et entourée de barbelés électrifiés, un four crématoire, une chambre à gaz, un bloc opératoire où les médecins nazis se livreront à de terrifiantes expériences sur des cobayes humains, seront édifiés là où se trouvait il y a peu encore une plaisante station de sports d’hiver prisée de tous les strasbourgeois. Désormais, aux rires des enfants succèdera dans une longue nuit de plusieurs hivers la sourde plainte des mourants.

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